Nous sommes tous des superhéros, on n'a peut-être pas de beaux collants rose bonbon avec une cape stylée, ni même des superpouvoirs psychiques nous permettant de faire bouger les montagnes par la simple oscillation de l'auriculaire de notre main gauche, mais nous recelons de capacités complètement insoupçonnées. Les montagnes avec lesquelles nous avons à traiter au quotidien sont bien différentes de celles des superhéros classiques et adoptent une autre apparence dans la réalité qui est la notre. Prenons l'exemple d'une femme moderne qui a décidé de faire une brillante carrière d'avocate, et de mener une vie de famille épanouïe simultanément. Alors son super-pouvoir à elle, c'est sa capacité à jongler avec les choses, les situations, les gens qu'elle aime, et ceux aussi qu'elle n'aime pas, et ce en le faisant toujours avec un tact à couper le souffle. Elle est toujours sur le qui-vive, prête à bondir dans le feu de l'action. Ce qui suit n'est que la description banale d'une situation complètement ordinaire, dans laquelle notre héros n'est autre qu'une personne ordinaire.
Vendredi 16h35, elle vient juste de sortir de son cabinet, elle enfile immédiatement son kit main libre et alors qu'elle se dirige vers la bouche de métro la plus proche pour attraper la navette de 16h45, elle appelle son mari, pour lui dire que pour ce soir elle a préparé des lasagnes, mais qu'elle a malheureusement oublié d'acheter du parmesan pour saupoudrer ses succulentes lasagnes, mais qu'autrement tout est nickel, c'est là seule chose qu'elle ait oublié, c'est pour ça qu'elle souhaiterait que son cher mari lui rende ce minuscule, insignifiant petit service d'aller jusqu'à Carrefour, pour lui filer un coup de main quoi, en tant que mari et femme on se serre les coudes non?
16h38, il s'énerve et lui dit qu'il n'a pas le temps, qu'il avait de toute façon prévu d'aller manger chez Marco pour une soirée pizzas, bières, foot, devant la téloche. Alors c'est là que notre superwoman, coupe momentanément le haut parleur de son kit main-libre et utilise la technique du zenzen pour libérer toute cette énergie accumulée par la vilaine frustration qu'elle ressent au fond de ses tripes, par un un merveilleux coup de pied latéral dans les airs façon ninja. Toute sa colère, en un clin d'oeil se retrouve dissipée dans ce ballet aérien mystique mêlant danse et poésie. Elle laisse cependant échapper un cri très strident, qui capte l'attention d'une petite fourmi attirée par à l'extérieur par les premiers rayons de soleil printaniers. Cette dernière bien que se trouvant à une distance d'environ une centaine de mètres du lieu où notre samouraï termine sa chorégraphie martiale, ressent tout de même de légers picotements dans les antennes qui lui donnent le vertige et la poussent aux frontières de l'évanouissement.
16h38 et 30 secondes, c'est bon elle est RELAX à l'aise dans son short et ses baskets, la vie est belle, tout lui sourit; elle ne mettra pas de parmesan sur les lasagnes à quoi bon?, elle pense de toute façon qu'il y a encore du gruyère dans le frigo "Parmesan, gruyère, franchement restons simples, pas besoin d'autant de sophistication"
16h39 "Oh merde", elle avait failli oublié son mari à l'autre bout du fil, elle le reprend de justesse prétextant la mauvaise connexion dans les couloirs souterrains du métro ce qui est totalement crédible. Elle entre alors dans la bouche menant au métro, elle se fait bousculer à plusieurs reprises par des passants maladroits et un peu trop pressés et probablement très stressés. Mais à quoi bon en rajouter, elle sait que ça n'y changera pas grand chose, alors elle continue sa route montre en main pour checker le temps et vérifier qu'elle ne ratera pas la prochaine navette
16h41, "ouhlala faut peut-être qu'elle se grouille un peu, sinon après le prochain métro est à 5h05, et elle sait que si elle le rate elle sera en retard pour aller chercher sa fille à l'école, qui doit déjà l'attendre impatiemment, sachant que ce soir c'est cours de danse. Et notre gladiatrice des temps modernes, sait à quel point cette activité est importante aux yeux de la petite. La semaine dernière elle s'y ait faite deux amies, les deux seules à vrai dire depuis qu'ils ont emménagés dans cette ville qui grouille de monde, d'opportunités d'activités et de clochards qui font la manche dans les quartiers uppés. Alors elle ne veut pas la décevoir, elle accélère la marche, sa foulée s'allonge....elle commence à courir, et relachant momentanément son attention, elle percute une jeune femme, la trentaine qui dans l'expression qu'affiche son visage semble traduire un profond sentiment de haine, de vengeance et de dégoût, les trois à la fois, les mots irréfléchis qui sortent de sa bouche au caractère très péjoratif, résonnent dans sa tête comme le bruit de poignards que l'on est en train d'aiguiser, comme si le poids des mots n'avait aucune importance pour cette présumée victime qui se transforme soudainement en un bourreau impromptu. Mais notre guerrière garde son sang-froid, car elle sait qu'elle milite pour une bonne cause.
16h43 et 45 secondes "oh putain de merde, je vais finir par le rater" "mais grouille toi Monique active tes petites jambes de coton"
16h44 et 15 secondes dernière ligne droite, elle aperçoit le métro, il lui reste enocre cent mètres à parcourir, elle enjambe les marches de l'escalator trois par trois tel un chat dans la nuit grimpant par dessus une clôture grillagée. Elle vole, s'envole, elle ne sent même plus le contact de ses pieds avec le sol. Un obstacle se présente et Hop elle le franchit sans problème telle une athlète participant aux 110 mètres haies d'une compétition de classe internationale. Coup d'oeil sur le cadran de sa montre 16h44 et 47 secondes. Elle le sait; cette fois-ci, ce sera le métro ou bien elle. Les dés sont jetés, à cet instant précis son esprit est vide de toute pensée, en harmonie avec ce qui l'entoure, concentré et ne faisant qu'un avec le monde. Elle voit la lumière en provenance de la porte du métro, un dernier effort à fournir et "hop", elle atterrit sur le sol crasseux du métro, sur lequel un clochard a probablement dû pisser. Elle commence tout doucement à reprendre ses esprits et son souffle. Mission accomplie, petit jingle dans sa tête, moment d'extase et d'euphorie, elle a envie de crier au milieu de tous ces inconnus "Waaaaaaaaazzzzzzzzzzzahh, Banzzzzzzzzaiiiii, vous avez vu ça les mecs, c'était pas ouf?", mais au lieu de ça elle ne dit rien conservant son humilité face à la banalité de la situation.
Ce type de situation arrive quotidiennnement des milions de fois, voire même des milliards de fois au sein de la vie de personnes très ordinaires comme vous et moi. Elles constituent de véritables actes héroiques, dignes de recevoir la médaille du mérite, ou encore de voir graver sur sa tombe en guise d'épitaphe la mention "morte pour sa famille", car cette tâche aurait bien pu avoir raison d'elle, faut dire qu'elle y allait pas par quatre chemins Monique c'était à fond les ballons sinon rien. Après ce petit moment d'illumination, et de flottaison entre le monde où le bonheur est omniprésent et l'autre monde où seulement les cons semblent l'être, il ne se passe rien, ou tout du moins tout passe inaperçu aux yeux du monde extérieur, elle reste une personne ordinaire vivant dans l'anonymat le plus complet, et elle sait qu'elle devra continuer à arpenter ce chemin tortueux qu'est la vie.
Nous sommes tous des héros, les héros de nos propres vies, et il y a en chacun de nous tous cette flamme qui brille et qui ne cessera jamais de briller, elle est l'essence même de la vie, elle nous fait exister et nous donne une raison de nous battre, une raison de poursuivre notre chemin. Pourquoi croyez-vous que mon t-shirt préféré soit un t-shirt avec un le logo de superman? coincidence? je ne crois pas =)
Vendredi 16h35, elle vient juste de sortir de son cabinet, elle enfile immédiatement son kit main libre et alors qu'elle se dirige vers la bouche de métro la plus proche pour attraper la navette de 16h45, elle appelle son mari, pour lui dire que pour ce soir elle a préparé des lasagnes, mais qu'elle a malheureusement oublié d'acheter du parmesan pour saupoudrer ses succulentes lasagnes, mais qu'autrement tout est nickel, c'est là seule chose qu'elle ait oublié, c'est pour ça qu'elle souhaiterait que son cher mari lui rende ce minuscule, insignifiant petit service d'aller jusqu'à Carrefour, pour lui filer un coup de main quoi, en tant que mari et femme on se serre les coudes non?
16h38, il s'énerve et lui dit qu'il n'a pas le temps, qu'il avait de toute façon prévu d'aller manger chez Marco pour une soirée pizzas, bières, foot, devant la téloche. Alors c'est là que notre superwoman, coupe momentanément le haut parleur de son kit main-libre et utilise la technique du zenzen pour libérer toute cette énergie accumulée par la vilaine frustration qu'elle ressent au fond de ses tripes, par un un merveilleux coup de pied latéral dans les airs façon ninja. Toute sa colère, en un clin d'oeil se retrouve dissipée dans ce ballet aérien mystique mêlant danse et poésie. Elle laisse cependant échapper un cri très strident, qui capte l'attention d'une petite fourmi attirée par à l'extérieur par les premiers rayons de soleil printaniers. Cette dernière bien que se trouvant à une distance d'environ une centaine de mètres du lieu où notre samouraï termine sa chorégraphie martiale, ressent tout de même de légers picotements dans les antennes qui lui donnent le vertige et la poussent aux frontières de l'évanouissement.
16h38 et 30 secondes, c'est bon elle est RELAX à l'aise dans son short et ses baskets, la vie est belle, tout lui sourit; elle ne mettra pas de parmesan sur les lasagnes à quoi bon?, elle pense de toute façon qu'il y a encore du gruyère dans le frigo "Parmesan, gruyère, franchement restons simples, pas besoin d'autant de sophistication"
16h39 "Oh merde", elle avait failli oublié son mari à l'autre bout du fil, elle le reprend de justesse prétextant la mauvaise connexion dans les couloirs souterrains du métro ce qui est totalement crédible. Elle entre alors dans la bouche menant au métro, elle se fait bousculer à plusieurs reprises par des passants maladroits et un peu trop pressés et probablement très stressés. Mais à quoi bon en rajouter, elle sait que ça n'y changera pas grand chose, alors elle continue sa route montre en main pour checker le temps et vérifier qu'elle ne ratera pas la prochaine navette
16h41, "ouhlala faut peut-être qu'elle se grouille un peu, sinon après le prochain métro est à 5h05, et elle sait que si elle le rate elle sera en retard pour aller chercher sa fille à l'école, qui doit déjà l'attendre impatiemment, sachant que ce soir c'est cours de danse. Et notre gladiatrice des temps modernes, sait à quel point cette activité est importante aux yeux de la petite. La semaine dernière elle s'y ait faite deux amies, les deux seules à vrai dire depuis qu'ils ont emménagés dans cette ville qui grouille de monde, d'opportunités d'activités et de clochards qui font la manche dans les quartiers uppés. Alors elle ne veut pas la décevoir, elle accélère la marche, sa foulée s'allonge....elle commence à courir, et relachant momentanément son attention, elle percute une jeune femme, la trentaine qui dans l'expression qu'affiche son visage semble traduire un profond sentiment de haine, de vengeance et de dégoût, les trois à la fois, les mots irréfléchis qui sortent de sa bouche au caractère très péjoratif, résonnent dans sa tête comme le bruit de poignards que l'on est en train d'aiguiser, comme si le poids des mots n'avait aucune importance pour cette présumée victime qui se transforme soudainement en un bourreau impromptu. Mais notre guerrière garde son sang-froid, car elle sait qu'elle milite pour une bonne cause.
16h43 et 45 secondes "oh putain de merde, je vais finir par le rater" "mais grouille toi Monique active tes petites jambes de coton"
16h44 et 15 secondes dernière ligne droite, elle aperçoit le métro, il lui reste enocre cent mètres à parcourir, elle enjambe les marches de l'escalator trois par trois tel un chat dans la nuit grimpant par dessus une clôture grillagée. Elle vole, s'envole, elle ne sent même plus le contact de ses pieds avec le sol. Un obstacle se présente et Hop elle le franchit sans problème telle une athlète participant aux 110 mètres haies d'une compétition de classe internationale. Coup d'oeil sur le cadran de sa montre 16h44 et 47 secondes. Elle le sait; cette fois-ci, ce sera le métro ou bien elle. Les dés sont jetés, à cet instant précis son esprit est vide de toute pensée, en harmonie avec ce qui l'entoure, concentré et ne faisant qu'un avec le monde. Elle voit la lumière en provenance de la porte du métro, un dernier effort à fournir et "hop", elle atterrit sur le sol crasseux du métro, sur lequel un clochard a probablement dû pisser. Elle commence tout doucement à reprendre ses esprits et son souffle. Mission accomplie, petit jingle dans sa tête, moment d'extase et d'euphorie, elle a envie de crier au milieu de tous ces inconnus "Waaaaaaaaazzzzzzzzzzzahh, Banzzzzzzzzaiiiii, vous avez vu ça les mecs, c'était pas ouf?", mais au lieu de ça elle ne dit rien conservant son humilité face à la banalité de la situation.
Ce type de situation arrive quotidiennnement des milions de fois, voire même des milliards de fois au sein de la vie de personnes très ordinaires comme vous et moi. Elles constituent de véritables actes héroiques, dignes de recevoir la médaille du mérite, ou encore de voir graver sur sa tombe en guise d'épitaphe la mention "morte pour sa famille", car cette tâche aurait bien pu avoir raison d'elle, faut dire qu'elle y allait pas par quatre chemins Monique c'était à fond les ballons sinon rien. Après ce petit moment d'illumination, et de flottaison entre le monde où le bonheur est omniprésent et l'autre monde où seulement les cons semblent l'être, il ne se passe rien, ou tout du moins tout passe inaperçu aux yeux du monde extérieur, elle reste une personne ordinaire vivant dans l'anonymat le plus complet, et elle sait qu'elle devra continuer à arpenter ce chemin tortueux qu'est la vie.
Nous sommes tous des héros, les héros de nos propres vies, et il y a en chacun de nous tous cette flamme qui brille et qui ne cessera jamais de briller, elle est l'essence même de la vie, elle nous fait exister et nous donne une raison de nous battre, une raison de poursuivre notre chemin. Pourquoi croyez-vous que mon t-shirt préféré soit un t-shirt avec un le logo de superman? coincidence? je ne crois pas =)
No comments:
Post a Comment